
Si tous les enfants rêvent d’être astronautes, rares sont ceux qui parviendront un jour à contempler la Terre depuis l’espace. Au Canada, l’aventure spatiale a été possible pour une petite poignée d’entre nous.
Le 3 décembre 2018, au tour du Québécois David Saint-Jacques de s’envoler à bord d’une fusée Soyouz en direction de la Station spatiale internationale (SSI) pour les six prochains mois.
David Saint-Jacques devient ainsi le troisième astronaute canadien à prendre part à une mission de longue durée à bord de cet immense laboratoire, filant à 27 600 kilomètres à l'heure dans le firmament.
Sa mission: mener plusieurs expériences scientifiques, en plus de tester de nouvelles technologies.
Et votre mission à vous? Accompagnez-le dans un voyage immersif en trois chapitres ponctués d'entrevues exclusives, de vidéos 360º et d'animations 3D, au cœur d’une mission unique se déroulant à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes.
C’est en 2016 que David Saint-Jacques apprend qu’il ira vivre une demi-année à bord de la SSI.
Depuis, il a consacré l’essentiel de son temps à se préparer. Nous avons d’ailleurs eu la chance de nous rendre au Centre spatial Lyndon B. Johnson, à Houston aux États-Unis, pour assister à une partie de son entraînement.
Né le 6 janvier 1970 à Québec, David Saint-Jacques a grandi à Saint-Lambert, près de Montréal. Marié et père de trois enfants, il a été ingénieur biomédical, astrophysicien et médecin de première ligne en région éloignée.
En 2009, l’Agence spatiale canadienne le recrute parmi 5350 candidats pour amorcer sa formation d’astronaute.
Pour se familiariser avec son futur environnement, David Saint-Jacques a pris part à des missions extrêmes (dans un sous-marin et dans une caverne), en plus d’avoir été opérateur radio pour quelques missions à partir du Centre de contrôle à Houston.
En 2016, il est affecté à la mission Expedition 58/59. Il entreprend alors une formation spécifique de deux ans pour vivre et travailler à bord de la SSI.
Une des principales particularités de la vie dans l’espace est d’apprendre à fonctionner en état d’apesanteur. Et même si ça semble très amusant de flotter pour se déplacer, il est néanmoins important de s’y préparer.
C’est justement ça le rôle d’ARGOS (Active Response Gravity Offload System), un énorme système robotisé simulant la microgravité.
Il faut être dans une forme exceptionnelle pour habiter dans l’espace. Six jours sur sept, les astronautes doivent donc s’entraîner durant deux heures pour contrer les effets indésirables de l’apesanteur sur le corps humain.
Mais comment soulever des poids sans gravité? Comment travailler avec une résistance, quand tout flotte?
Entrent ici en scène le TVIS (le tapis roulant), le CEVIS (le vélo d’exercice) et l’ARED (l’appareil de musculation), les trois appareils d’exercices adaptés de la SSI.
En orbite à 400 km au-dessus de nos têtes, pas le choix d’être débrouillard et en mesure de réparer n’importe quel bris de la SSI. Après tout, ce grand laboratoire orbital est l’environnement permettant aux astronautes de rester en vie.
Puisque la SSI traverse successivement des zones de chaleur et de froid extrêmes, le système de régulation thermique est donc d’une importance vitale.
Il s’agit d’une veste de sauvetage extrême utilisée lors des sorties extravéhiculaires.
Pour apprendre comment la manipuler, les astronautes se retrouvent dans un laboratoire de réalité virtuelle.
David Saint-Jacques ne sera pas le seul Canadien à flotter dans l’espace. Non, puisqu’il est flanqué de Canadarm 2 et le robot Dextre, deux fleurons du génie aérospatial du pays.
L’astronaute devra d’ailleurs manipuler le fameux bras canadien annexé à la SSI pour réaliser des «attrapés cosmiques» pour les capsules de ravitaillement.
Comme la Station spatiale file à environ 28 000 km/h, ces attrapés sont délicats à réaliser!
Avec le robot ARGOS, la piscine demeure le moyen le plus efficace pour simuler l’état d’apesanteur dans l’espace. L’immense bassin fait partie du laboratoire de flottabilité nulle et comporte un ensemble d’équipement permettant aux astronautes de s’entraîner pour leurs sorties extravéhiculaires à venir. En plus de frapper l’imaginaire, cet entraînement d’envergure mobilise plusieurs employés de la NASA durant plusieurs heures.
S’amuser à bord de la SSI, un gros jouet valant environ 115 milliards de dollars, nécessite quand même quelques précautions.